Ci-dessous le compte-rendu de la rencontre d’une délégation de parents villeurbannais avec la Mairie le 19 mai suite à la manifestation du 18 mai
Présents :
Pour la Mairie : Jean-Paul Bret, Damien Berthilier (Adjoint à l’Education), Eric Grignard (Directeur général des services), Pascale Quénot (Direction des relations habitants), Fanny Carisé (Directrice générale ajointe à l’Education).
Pour les parents : Fabien Siret, Marouan Kharchich, Catherine Sitar, Stefan Dubreuil, Michel Christian, Sophie Makosza, Anne-Laure Chatain
Jean-Paul Bret ouvre la rencontre en faisant un état des lieux de la situation du point de vue de la Mairie : il reconnaît la complexité de la situation, avec une grève commencée « sans revendications », des interlocuteurs syndicaux parfois divisés et des grévistes considérés comme jusqu’au boutistes et agissant en dépit des recommandations de leurs représentants.
La Mairie estime avoir répondu à la plupart des revendications en faisant des propositions sur les postes de remplaà§ants et les salaires (non seulement revalorisation du point d’indice correspondant à +20 euros, qui était une obligation légale, mais aussi augmentation du régime indemnitaire).
Concernant la création de nouveaux postes, il y en a 10 (5 ATSEM, 5 pôle services) déjà budgétés, indépendamment de l’issue de la grève. Concernant les postes de remplaà§ants, il s’agit de 8 « vraies » création de postes : 4 postes permanents (2 ATSEM et 2 pôle services) et 4 équivalents temps plein (postes à temps partiels). La Mairie reconnaît qu’il s’agit là d’un rattrapage nécessaire, qui n’avait pas été fait. Une partie des absences des ATSEM venait aussi de formations financées par la Ville dans le cadre d’un plan de titularisation décidé il y a 3-4 ans.
La Mairie soumet la proposition d’augmentation à l’acceptation d’un délai de prévenance de 48h pour toute éventuelle grève à venir et regrette que les grévistes refusent ce compromis pour le moment. Jean Paul Bret rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ultimatum : la proposition de la mairie tient toujours.
Interrogé sur les raisons d’une grève si dure et si longue spécialement à Villeurbanne, Jean-Paul Bret rappelle qu’elle s’inscrit dans une série de préavis nationaux déposés par la CGT dans le contexte de l’opposition à la loi travail. Il y a d’autres cas de grève, comme à Sainte-Foy. Damien Berthilier ajoute qu’il y a bien un contexte villeurbannais spécifique et des revendications légitimes concernant les remplacements et les conditions de travail : il estime cependant que la Mairie y a répondu. Tous deux pensent que le dialogue social aurait pu être amélioré et que cela a pu jouer un rôle dans la dureté de la grève. Les conditions de travail des ATSEM sont effectivement devenues plus difficiles depuis le passage à la semaine de 4,5 jours et la mise en place du périscolaire. Mais tous deux pensent que la situation de blocage actuelle est due à la « radicalisation d’un noyau », qui crée beaucoup de tensions dans les écoles.
Sur 500 agents, il y a d’après la Mairie en moyenne 80 agents en grève chaque jour, mais 200 agents ont été au moins une fois en grève depuis le 22 mars (ce ne sont pas toujours les mêmes qui font grève). Les pertes en salaire sont de 100 à 150 euro par mois pour un agent qui aurait fait grève tous les jours depuis le 22 mars. Les grévistes sont pour moitié ATSEM et pour moitié agents du pôle service.
La Mairie a convoqué vendredi matin de 8h à 10h l’ensemble des personnels des écoles au CCVA pour leur expliquer encore une fois sa position.
Concernant l’avenir, la Mairie rappelle les plans de construction et de rénovation de plusieurs cantines, certains en cours, d’autres achevés. Pendant les travaux, il est vrai que les conditions de travail sont plus difficiles. Mais elles s’en trouvent améliorées une fois les travaux achevés. L’augmentation des surfaces donnent cependant plus de travail aux agents du pôle service. La question du bruit est aussi prise au sérieux, avec des études prévues école par école. Les nouveaux bà¢timents sont bien sûr bien mieux insonorisés.
La gestion de la grève par la Mairie : Damien Berthilier constate que depuis le 22 mars, la quasi-totalité des forces de la Direction de l’Education passe dans la gestion de la grève. Il y a certes improvisation, mais c’est parce que la situation change en permanence : comme il n’y a pas de délai de prévenance, il faut chaque jour essayer de prévoir quels personnels seront disponibles le lendemain, pour pouvoir informer les parents la veille (newsletter « Flash info »).
Les taux d’encadrement auxquels la mairie est tenue sont calculés sur l’ensemble du personnel. Ils ne s’appliquent pas légalement dans des situations comme la grève, même si tous les efforts sont faits pour les respecter, mais sans y arriver toujours : les animateurs périscolaires sont par exemple régulièrement déplacés d’un établissement à l’autre. On reconnaît qu’il y a eu de réels problèmes mardi 17, car il y a avait conjonction avec le mouvement national de grève et l’AG du personnel o๠étaient également présents des personnels non-grévistes. La Mairie rappelle cependant que l’ouverture des cantines malgré la grève n’est possible que si tous les enfants n’y mangent pas et encourage donc les parents à trouver d’autres solution (mention de la plate forme blabla yami). Les parents présents font savoir que ces solutions temporaires n’ont souvent qu’un temps et que bien souvent les parents finissent par remettre leurs enfants à la cantine.
Utilisation de vaisselle jetable : elle est nécessaire par manque de personnel.
La question d’un service minimum est posée. Elle a été examinée, mais la Mairie n’a pas le droit de réquisitionner ou assigner les personnels municipaux dans le cadre d’un service public non obligatoire (situation différente de celle d’un hôpital par ex).
Les repas froids : on reconnaît que le poisson froid de mardi était souvent très froid, voir « pailleté », mais cela n’a concerné que le premier service. Le maintien du repas froid est évoqué pour lundi mais sans garantie stricte. En fonction des possibilités, Damien Berthillier espère une possible ouverture de certaines cantines en liaison chaude dès le lundi 23 mai. Les parents insistent pour avoir l’information sur ces ouvertures ainsi que les menus. Ces repas froids sont fabriqués par la cuisine centrale et élaborés par la diététicienne-qualiticienne de la Ville, Pascale Perrochaud qui s’occupe habituellement des repas chauds. Ces repas sont gratuits pour l’instant, mais encore une fois, l’ouverture des cantines malgré la grève ne sera possible que si les effectifs restent réduits (80% de la capacité d’accueil normale). La Mairie encourage donc à trouver des solutions extérieures.
Le coût de la grève est difficile à évaluer : les personnels non grévistes continuent à être payés, ainsi que le personnel de la cuisine centrale, qui est quasi au chômage technique. A cela s’ajoute les pertes liées à l’absence de recettes, aux repas perdus en début de période et à la fourniture gratuite de repas froids. La grève met en difficulté la Mairie, parce qu’elle a fait le choix d’une gestion de la cuisine centrale en régie municipale. Mais le coût de la grève ne saurait remettre en question le choix de la régie municipale, après les investissements qui y ont été consacrés par les élus actuels.
Les parents présents, au nom des associations de parents d’élèves de Villeurbanne rappellent que, depuis plusieurs années, ils attirent l’attention de la Mairie sur les problèmes de non remplacement, de bruit, de taux d’encadrement et plus généralement de conditions d’accueil des enfants dans les cantines. Ils prennent bonne note et accueillent positivement les mesures prises concernant l’amélioration des remplacements et la prise en compte du bruit. Mais les associations de parents restent vigilantes sur l’évolution de la situation dans chaque groupe scolaire.